Kawasaki Heavy Industries : Jonathan, qu’est-ce qu’une visite comme celle-ci représente pour toi ?
Jonathan Rea : Je mène une vie très active entre les entrainements, les courses et ma vie de famille. J’ai d’ailleurs récemment célébré la naissance de mon deuxième enfant. Cela dit, je savoure tous les instants durant lesquels je rencontre des personnes de la grande famille Kawasaki et spécialement celles de l’usine qui jouent un rôle important et permettent que nos rêves de succès deviennent réalité. Le lien entre KHI et le Kawasaki Racing Team est très étroit en termes de mise au point et de retour d’expérience. Tout le monde peut voir comme le lien est fort et la création de la nouvelle Ninja ZX-10R témoigne aux fans de Kawasaki de l’importance de ce partenariat.
Nous voyons environ un ou deux ingénieurs de KHI à chaque course. Ils représentent un plus important groupe de personnes qui créent les machines de courses et les châssis, mais effectuent aussi ponctuellement des modifications sur ma machine ou celle de mon coéquipier Tom Sykes.
Cette visite était pour moi l’occasion de remercier chacun d’entre eux en personne pour leurs efforts et aussi pour partager la fierté d’avoir obtenus les titres de pilote, équipe et constructeur lors du Championnat du monde 2015.
KHI : Vous avez rencontré monsieur Kenji Tomida, Président de la Compagnie Moto et Ingénierie Kawasaki – parlez-nous de cette rencontre.
JR : Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre quelqu’un de si important chez Kawasaki et je sais que c’est une personne vraiment très occupée. J’étais honoré qu’il prenne du temps pour me rencontrer. Il a fait preuve de connaissances approfondies sur la compétition. Il a aussi souligné l’importance que notre programme de compétiton revêt pour nos clients ainsi que les avancées techniques qui en découlent.
Je n’ai commencé à piloter la Ninja ZX-10R qu’en 2015 et j’ai atteint mon objectif, gagner le Championnat du Monde Superbike. Être invité chez KHI et rencontrer Mr Tomida a renforcé mon sentiment d’appartenance à la grande famille Kawasaki.
KHI : Vous avez aussi visité certaines parties du complexe Akashi durant votre visite et réalisé quelques travaux en soufflerie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
JR : L’usine Akashi est énorme, c’est dur d’imaginer à quel point c’est vaste et la zone qu’elle recouvre. Un seul des nombreux bâtiments abrite la soufflerie. C’est un endroit qui m’est familier car j’y ai déjà testé des améliorations possibles ainsi que de nouvelles solutions aérodynamiques. Durant ma visite, j’ai aidé à tester de nouveaux concepts et ai aussi remercié l’équipe de la soufflerie pour leur travail.
La pièce est en soi vraiment large et la moto est fixée devant une soufflerie. En compétition, nous sommes toujours à la recherche d’atouts supplémentaires (aussi petit soient-il) pour pouvoir prendre l’avantage. Dans le cas de l’aérodynamique nous avons besoin de trouver la meilleure solution pour que le pilote et la moto aient la meilleure pénétration dans l’air possible avec la résistance la plus faible possible.
Cela peut amener à des petites différences sur la manière dont je positionne mes pieds, sur la façon dont je me positionne à l’entrée d’une longue ligne droite ou même l’épaisseur de la mousse de selle. Tous ces éléments combinés peuvent faire la différence et peuvent m’amener de la vitesse ainsi que la faculté de dépasser un concurrent. Ces réflexions amènent à des résultats très concrets. Les carénages de la Ninja ZX-10R KRT 2016 et des modèles de route sont développés ici. L’intérêt de la soufflerie n’est donc plus à démontrer.
KHI : Il est rare qu’un invité puisse visiter la chaine de production moto. Que pouvez-vous nous dire sur l’équipe de la chaine de production ?
JR : J’aime l’ingénierie dans son ensemble donc j’ai vraiment apprécié de visiter l’usine. J’étais avec mon chef d’équipe, Pere Riba, et nous avons découvert la chaîne de production du début à la fin. Cette visite a commencé avec les robots et véhicules automatisés qui sélectionnent et transportent des éléments dans la zone de production jusqu’à l’assemblage des motos.
La priorité numéro un est le contrôle qualité et l’efficacité donc nous avons dû faire attention et respecter le fait que la chaine production soit un environnement de travail. Quand nous avons eu la chance de parler aux superviseurs d’équipe et aux assembleurs j’ai vraiment apprécié que bon nombre d’entre eux m’aient reconnu. Ils ont de bonnes connaissances sur le monde de la compétition et beaucoup parlent très bien anglais.
Nous nous somme approchés d’une Ninja ZX-10R en fin de la chaine de production et nous avons donné des T-shirts aux équipes. Ces cadeaux ont été vraiment appréciés. Après cela, nous sommes allés dans une des zones de contrôle qualité pour observer des motos finalisées être vérifiées et testées. C’était vraiment impressionnant, les normes sont très exigeantes et le contrôle de qualité extraordinaire. La façon dont une moto passe de l’état de pièces détachées à un produit fini prêt à être livré à un client final est fascinant. Le niveau de qualité est très élevé.
KHI : Vous étiez un invité d’honneur à plusieurs reprises lors de réunions dans l’Usine d’Akashi, pouvez-vous nous en parlez ?
JR : Oui j’ai été très chanceux de pouvoir rencontrer de nombreuses personnes lors de ces réunions informelles. C’était génial de pouvoir parler aux équipes des départements R&D et Compétition. Les gens que j’ai rencontrés suivent de près toutes la compétition et je connais maintenant beaucoup d’ingénieurs par leurs prénoms. Ils comprennent que je suis un vrai passionné et que j’aime aussi faire du motocross sur ma KX450F. C’était un plaisir et j’ai fait un discours aux côtés de Mr Ondo de KHI et de mon chef d’équipe Pere Riba. J’ai vraiment apprécié ces réunions et tout particulièrement le cadeau que j’ai reçu de Mr Tomida.
KHI : Parlez-nous de ce cadeau Jonathan.
JR : Je dois dire que je ne m’attendais pas à recevoir de cadeau donc c’était une très agréable surprise. Mr Tomida m’a généreusement offert une réplique authentique d’un casque de Samurai ainsi que son présentoir durant une présentation en guise de reconnaissance pour mon titre de Champion du Monde Superbike 2015.
La qualité et la finition sont impressionnantes et cela s’apparente parfaitement à ce que j’ai pu observer dans l’usine en termes de précision et d’attention portée aux détails. J’ai pour projet de créer un espace spécifique pour mes trophées et récompenses les plus précieux. Ce cadeau de KHI est au centre de cet espace et sera fièrement mis en avant pour me rappeler ce moment si spécial de ma carrière.
KHI : Pour terminer Jonathan, pouvez-vous nous parler des autres zones de KHI que vous avez pu apercevoir durant cette visite à Akashi.
JR : Pour être honnête, ma visite était trop courte pour voir d’autres zones. J’ai eu la chance de visiter le musée qui représente toute l’ampleur de l’héritage de Kawasaki en construction navale.
Mais les activités de Kawasaki ne s’arrêtent pas là : locomotives/wagons, aviation, ingénierie civile ou encore le projet du pont en suspendu d’Akashi sont d’autres preuves de l‘ampleur des compétences de KHI en ingénierie. Je me suis tenu à côté d’un moteur de Boeing 787 issu d’un partenariat avec Rolls-Royce aéronautique qui me dominait de toute sa hauteur. Cela m’a fait réaliser que mes efforts sur la piste, tout comme les efforts combinés de tous les ingénieurs, des équipes de production et de beaucoup d’autres, s’unisse pour créer la famille Kawasaki dont je fais maintenant fièrement partie.
Merci Jonathan Rea, Champion du Monde Superbike 2015
Credits: Kawasaki Motors Europe